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La face cachée des profs!
9 février 2010

Wanted

ON RECHERCHE

Une personne détenant une licence, n'importe laquelle

Maths, marketing, histoire, épluchure de patates...

Pour remplacer prof de français en congé maternité

5 classes, 3 niveaux

Inutile d'avoir une quelconque expérience dans l'enseignement

Doit pouvoir commencer dans les 3 jours.

Hé oui, ça y est, me voilà officiellement en congé de poule pondeuse. Ceci dit,  je m'imaginais naïvement que je serais sitôt, ou presque, remplacée par un professeur remplaçant. Notez bien ces deux termes: professeur, sous-entendu une personne dont enseigner est le métier, et remplaçant, qui remplace un autre professeur absent.  Mais non, mais non, notre Sainte Mère l'Education Nationale ne fait jamais rien comme tout le monde.

Figurez-vous que les remplaçants, ça n'existe plus. Il en reste bien quelques uns, mais comme l'Ourse Cannelle en son temps, ils disparaissent dans des conditions mystérieuses. Non, les remplaçants maintenant, on les cherche dans les facs, les ANPE. Tant qu'ils ont une licence, pas de souci, ils peuvent enseigner n'importe quoi.

Aussi, il y a eu pour me remplacer un très compétent licencié en marketing et une charmante étudiante en histoire. Ils n'ont pas été embauchés par la seule grâce de mon chef qui pense qu'une licence de lettres serait quand même plus utile. Du coup, la semaine dernière, coup de fil désespéré de mon remplaçant: un doctorant de lettres, aucune expérience d'enseignement à des personnes ayant moins que bac+4, qui a appris le mardi qu'il commençait le jeudi...

"Où puis-je trouver un abrégé des programmes que je puisse lire en 24 heures?"

" Si je commence le premier cours par une vision historique du complément du nom des origines à nos jours, ça ira?"

" Ah, il faut encore faire de la conjugaison en 5ème? Avec une vision diachronique ou synchronique? Et la morphologie aussi?"

Mon. Dieu. Ce type est sans conteste gentil, veut bien faire, et il en sait sans problèmes bien plus que moi sur plein de choses. Mais ce n'est pas un prof. C'est un thèsard en letres. De quoi provoquer des frissons à quiconque en a déjà vu un sans sa vie. Le genre de type dont les pieds n'ont plus touché terre depuis des années.

La question que je me pose aussi est: que valent encore mes diplômes? J'ai une maîtrise de lettres, un capes, plus une année de formation pour être prof, sans compter tous les stages et formations que je continue de mener pour m'améliorer constamment. Et je peux être remplacée, comme ça, au pied levé, par des gens qui soit n'ont pas la moindre compétence en lettres, soit par des gens ultra compétents mais pas formés le moins du monde? C'est comme si maintenant je commençais après demain comme instit en maternelle ou prof de marketing. Pourquoi donc me suis-je cassé la tête à passer des diplômes en rapport avec mon métier?

Parents, vous n'imaginez même pas le genre de personnes qui font cours à vos enfants, parfois.

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Commentaires
S
Vous êtes remontée... oui je le vois. Pour votre information, j'ai 8 ans d'ancienneté et j'ai donc bien 5 ans d'études et j'ai passé mon concours dans la période où il n'y avait que très peu de postes. Donc non, je ne suis pas frustrée d'études. Je n'ai pas fait de thèse alors que j'en avais la possibilité parce que j'ai eu envie de travailler dans le secondaire. <br /> Je ne remets en cause ni les contractuels, ni les vacataires, ni les thèsards. J'ai remis un cause un système de l'éducation nationale, qui est mauvais pour tout le monde, surtout pour les personnes susmentionnées. Mais il semble que votre colère ne vous a pas permis de voir cela. Quant à mon méprs, mon ton condescendant, je suis désolée si j'ai été perçue ainsi... ce sont là les limites de l'écriture ou de l'internet qui prêtent à interprétations. Je n'ai aucun problème de conscience, je sais qui je suis et ce que sont mes convictions. Ce que vous ne savez pas (la preuve avec vos interprétations...). Je suis désolée d'avoir autrefois mis un pied dans la fournmilière en écrivant ce post, même si mes inquiétudes se sont vérifiées par la suite, vu tout ce qu'a souffert mon remplaçant, qui a juré que plus jamais il n'allait faire cela. <br /> De toutes façons je vais retirer ce post qui apparemment choque beaucoup de monde. Je ne suis pas polémiste, spécialiste, politicienne... j'ai juste évoqué un cas particulier, le mien, le seul donc j'avais le droit de parler. Il semble que c'est encore trop.
E
Je viens de lire les commentaires au-dessus, et je me permets de vous répondre, aux uns et aux autres, car vous semblez ignorer quelques réalités, ainsi il me semble bon de vous les rappeler. Alors je vais vous faire part de mon point de vue, à moi, humble contractuelle (qualifiée, merci). <br /> Pour commencer, je n'aime pas le petit ton condescendant de la "poule pondeuse" (je reprends ses propres termes, n'est-ce pas...) concernant ses remplaçants... Peut-être que quand elle a passé son CAPES ("the saint Graal", qui lui donne probablement le droit, pense-t-elle, de mépriser les autres car, c'est ce qu'elle fait, sous couvert d'humour, mais j'y reviendrai). Donc non, la collègue non-titulaire ne lui répond pas pour l'agresser, elle lui fait part d'une réalité, la nôtre, et de notre quotidien de précaire, et le manque de reconnaissance des collègues. <br /> Quand elle a passé le Capes, j'imagine qu'il y avait des postes à foison et qu'il fallait juste un deug, mais, maintenant il y a de moins en moins de postes et le niveau d'études et de bac est de plus en plus élevé pour accéder aux concours de l'enseignement: bac+5, donc un M2 tout de même. Cela implique un certain nombre de choses, dont la suivante: les études sont chères, tout le monde ne peut les financer aussi longtemps. Donc le concours, quand comme moi, on l'a raté à un point près deux fois et qu'on a 25 ans, et bien on doit arrêter de le passer pour travailler. Et ce travail, c'est naturellement celui qu'on veut faire: professeur. <br /> Je ne pense pas qu'un point de moins ou de plus fasse la qualité d'un enseignant, Madame! Pour financer mes études, j'ai donné des cours particuliers pendant plus de 5ans, et j'ai pu cotoyer tous types d'élèves. Parallèlement, j'ai donné des cours bénévolement à des enfants en rupture et en échec scolaire. De part mon statut de contractuelle, j'ai été confronté à divers types de publics, et donc cela est très formateur. Non, je ne suis pas sous-qualifiée pour un emploi de professeur, alors arrêtez de focaliser sur les dysfonctionnements du rectorat qui envoie les mauvaises personnes sur les mauvais postes! Non, il n'y a pas que des incompétents dans les remplaçants, mais il existe des personnes qui sont motivées, malgré leurs conditions précaires, et font ce travail pour les mêmes raisons que vous, et ont la même passion! Il serait temps de les respecter et les reconnaître un peu! Vous êtes bien contents d'être remplacés et de pouvoir vous arrêter quand vous en avez besoin! <br /> Je pense qu'en matière de frustré, vous êtes pas mal dans votre genre, parce que votre pseudo haine du thésard trahie votre infériorité au niveau des études! Respectez un peu vos collègues remplaçants, et arrêtez de vous prendre pour je ne sais quoi!<br /> <br /> Bien à vous, <br /> une contractuelle remontée
U
Great trees are good for nothing but shade.
A
After read blog topic's related post now I feel my research is almost completed. happy to see that.Thanks to share this brilliant matter.
S
Bien je vais me permettre de vous répondre. Il semble que vous n'ayez pas saisi que le ton de ce blog est léger et ne cherche pas la polémique. Ce n'est en rien mon objectif.<br /> De plus, je ne remets en rien en question la capacité à enseigner des vacataires, des non-titulaires, bien au contraire! Je dénonce simplement un système qui utilise des gens un peu au hasard, (un étudiant en marketing peut remplacer une prof de lettres...). Dans le cas précis de mon remplacement (car je parlais de mon cas, et non des remplacements en général!!!) c'était pour un congé de maternité... et non pour un pseudo-sujet... Mon remplaçant s'en est bien sorti mais a beaucoup souffert de se retrouver avec un poste de titulaire à plein temps alors qu'il n'avait jamais tenté le CAPES. C'est un système que je dénonce, et non des personnes. <br /> Quant aux sorties sans rémunération que vous évoquez sur la fin, rassurez-vous, titulaire ou non j'en ai fait énormément... ne stigmatisez pas non plus les titulaires, s'il vous plaît. Manifestement vous vivez mal votre situation de vacataire, mais ce n'est pas la peine de vous sentir agressée par un post léger, qui, croyez-le, ne potait pas de jugement.
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