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La face cachée des profs!
13 décembre 2006

Ah les hormones...

D'après le dictionnaire, la définition d'une hormone est la suivante: "substance chimique élaborée par un groupe de cellules ou un organe, qui exerce une action spécifique sur un autre tissu ou un autre organe." Oué. Je qualifierai plutôt cela de calamité internationale ou cauchemar du prof de collège.

Pour définir une hormone à ma manière, je dirai que c'est ce qui transforme un mignon petit sixième un peu bébé et naïf, rond et rose, en grand dadais boutonneux, con à pleurer et surtout, surtout, obsédé sexuel. La transformation s'opère pour certains en fin de sixième, pour d'autres en cinquième.

Le petit sixième en début d'année a une bouille de bébé, les garçons ont une petite voix flûtée et les filles des airs de petites poupées. Erreur de croire que ça va durer! En début d'année, asseoir une fille et un garçon côte à côte est une punition grave. Quand on les emmène au cinéma et qu'on voit le héros poser un minuscule bisou sur les lèvres de sa petite amie, tous les sixièmes s'écrient "èèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèè" en tirant la langue de dégoût devant cette scène éminemment pornographique. A se demander s'ils savent qu'eux-mêmes sont issus d'un acte bien plus répugnant quoique parfaitement naturel. Malheureusement ce côté plutôt mignon ne va pas tarder à disparaître...

Les prémices sont une poussée d'acné, des rires de plus en plus bêtes, des chuchotements, des échanges de petits mots. Jusqu'en 5ème où le déchainement d'hormones atteint son paroxysme avec l'apparition d'hormones de la sexualité. Les filles se métamorphosent soit en petites p*tasses prêtes à perdre leur virginité avec n'importe quel boutonneux, soit en camionneurs indistincts et flous, perdus dans de vastes pulls. Les garçons quand à eux deviennent boutonneux, maigres, avec une voix qui ressemble tantôt à celle d'Arthur tantôt à celle de Gérard Darmon, parfois les deux en même temps. Et SURTOUT SURTOUT, au milieu de tous ces changements ma foi normaux, ils deviennent obsédés par la chose, la bagatelle, l'amûr avec un grand H, bref, LE CUL! Sauf qu'en fait ils ne savent rien...

C'est à cette période qu'on ne peut plus prononcer le mot introduction sans s'exposer à des ricanements à peine discrets. D'ailleurs, lorsqu'on demande au principal intéressé d'expliquer ce qu'il trouve si drôle, ces satanées hormones lui jouent encore des tours... il rougit, blêmit, bégaye, et j'avoue en tirer une certaine jouissance (oups, pardon, un certain plaisir... euh non, ça ne va pas non plus... bref... j'apprécie). Par ailleurs, comme je l'expliquais dans mon précédent post, les manuels scolaires ne sont d'aucune aide. Pourquoi, grands dieux pourquoi met-on des phrases comme "La chatte se promenait sur le toit" dans des manuels de grammaire? Ne savent-ils pas que le mot CHATTE va inévitablement provoquer des gloussements? Ne parlons même pas de remplacer par une CHIENNE, surtout pas!

Pourquoi Italo Calvino, ce grand auteur, écrit-il dans son roman Le Baron perché lorsqu'il fait le portrait d'un chat sauvage "la queue enfin qui se dressait avec une rigidité si peu naturelle qu'elle en paraissait insoutenable" ? Est-ce par sadisme? Avait-il autrefois un professeur de français qu'il haïssait? La question peut être posée quand on voit le temps que met le malheureux professeur pour remettre de l'ordre dans sa classe. Même la grammaire devient sujet à éducation sexuelle... lorsque, toute innocente, j'explique aux troisièmes que deux propositions subordonnées relatives (sujet en principe anti érotique au possible!) peuvent être IMBRIQUEES l'une dans l'autre et qu'on me demande "Md'âme, c'est lequel le mâle?", quand même, je suis confrontée à un moment de lassitude intellectuelle bien compréhensible il me semble.

Je pense avec compassion aux professeurs d'SVT qui en cinquième sont supposés traiter de la reproduction avec leurs élèves... qui se retrouvent avec des questions telles que "Madâââââme c'est vrai qu'en mettant du dentifrice on ne tombe pas enceinte?" ou "quand je me branle ça se colle au plafond" (vécu par une collègue). Je pense aussi avec tendresse aux profs de sport supposés les emmener à la piscine, entre les filles qui ne veulent pas de mettre en maillot et les éjaculateurs précoces...

Quand aux relations entre eux, elles deviennent tendres et érotiques... L'une de mes collègues n'a-t-elle pas capté il y a quelques années un mot d'amour romantique invitant une jeune demoiselle (de 12 ans) à venir se faire violer par un jeune homme (12 ans aussi) dans un garage, l'un et l'autre trouvant la situation humoristique et normale? Ne parlons pas des allusions faites à ces demoiselles qui ma foi ne se défendent pas mal.

Tout ceci pour dire que si un jour vous croisez dans la rue le mec qui a inventé les hormones, vous pouvez me l'envoyer SVP, que je lui dise le fond de ma pensée?

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Commentaires
M
OO/<br /> le dentifrice ..<br /> Sa se colle au plafond . XD<br /> Bref , je compatis !<br /> Moi c'était les sourires en coins au copines quand il y avait une alusion (is petite soit elle ) J'avous j'ai honte ^^
S
Miss Tortue: je te crois! <br /> Vincent: ravie de te voir ici... ta maxime est très jolie... mais mets-toi à la place du pauvre prof qui parfois traverse une (lègère) fatigue intellectuelle...
M
...et si je te disais que des fois, ça commence à transformer les "machins naïfs" en "dadais boutonneux" dès le début du CM2, tu me croirais???
V
"Pourquoi ne peut on aimer à 15 ans alors que l'on peut mourir à tout age"<br /> <br /> c'était ma maxime préféré à l'époque et je vois qu'elle est toujours d'actualité.<br /> <br /> Vincent
R
Bonsoir Sifi, demain est la date de mon arrivée à la porte de ton blog ! Que faisons-nous à cette occasion ? Je ne pourrais pas dessiner avant mercredi matin... Contacte-moi à richardcornu at hotmail.com Bonne soirée ! A demain !
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